Certains jardins
regorgent de roses anciennes, d’autres un peu moins. J’ai souvent entendu cette explication « mon
jardin est trop petit pour introduire des roses qui ne remontent pas ». A l’opposé d’autres rétorqueront que le parfum
des roses anciennes est inégalable, que les roses sont divines et que la
floraison est merveilleuse.
Au début j’étais à la fois pour et contre sans me décider et puis un jour mon
regard s’est posé sur l’une d’entre-elles, en l’occurrence « Celciana »
et ce fut un déclic, elle était là tout en hauteur et encore plus en largeur,
si imposante qu’on ne voyait qu’elle.
Dans mes quatre ares de jardin je pouvais bien en introduire quelques
unes après tout, donc la belle Damas y a trouvé place.
Certaines roses
introduites ont toutefois été éliminées, le plus souvent après deux ou trois
ans d’implantation, soit pour leur
mauvaise floraison ou pour le déplorable feuillage ou encore pour leur manque
de maintien, je me rappelle de la rose « L’Evêque » dont j’adorais le
coloris ardoise mais que je devais soutenir par une multitude de tuteurs qui
finissaient pas dénaturer la vue alors que la floraison était abondante, dans la même gamme « Cardinal de
Richelieu » dont j’attendais tant et pour lequel j’ai obtenu tout au plus
en quelques années 12 roses ! ou encore de « Leda » au feuillage
si rugueux et grossier et « Ombrée parfaite » que j’ai fini par
éliminer bien à contre cœur pour ses aiguilles acérées et sa mauvaise tenue,
sans oublier « Chloris » qui refusait de fleurir chez moi (ou alors
si peu),
Je n’ai gardé que
celles qui fleurissent avec bonheur, sept au total et c’est bien assez pour mon
lopin, allez je vous les présente…..
Les « Damas » d’abord :
Celciana, je la cultive en grimpant comme
il se doit, les abeilles la courtise allègrement (associée à "Mme Isaac Pereire") j'aime ses différents dégradés de coloris rose.
La Ville de
Bruxelles, j’adore sa robe froufrouteuse (rose
soutenu) et sa vigueur de floraison (associée au moschata "Alden Biesen")
Les Galliques ensuite :
Belle sans
flatterie, aux roses plus
petites (légèrement violacées) que la précédente et tout aussi florifère, elle
est moins haute aussi
Château de Namur, j’ai craqué pour ses rayures
remarquables, par contre il faut être patient pour le maintien, le conduire sur
un large support me semble avec le recul bien plus adéquat, le feuillage est un peu grossier je l'avoue
Tuscany, un cadeau dont j’aime le coloris sombre et le cœur jaune
qui papille pour le plus grand bonheur des butineurs, drageonne fortement
Ypsilante, au maintien un peu compliqué (me fait de longues tiges) mais à la rose étonnante
Enfin un Hybride Setigera :
Erineering aan
Brod (ou Souvenir de Brod),
coup de cœur en la voyant dans le jardin personnel d’André Eve et merci à feu
Daniel Schmitz pour me l’avoir dénichée (voilà quelques années tout de même)
Après les avoir
rassemblées pour la photo j’en ai composé un petit bouquet qui a tenu trois
jours, les roses anciennes sont belles mais ne se gardent pas longtemps
cueillies, ce qui ne m’empêche pas de les introduire dans la maison pour leurs incomparables et sublimes parfums.
Quoi que vous décidiez, que vous achetiez, le rosier est affaire de coeur, vous réussirez peut-être celui que j’ai éliminé et garderez finalement les roses qui vous charmeront.
Ah ces roses anciennes,
un jardin sans une de ses représentantes est un jardin incomplet pour
moi, comme un hommage aux vieilles dames qui embaumaient jadis les jardins
durant quelques mois, ces belles trouvées on ne sait où parfois par un
inconnu qui un jour a protégé sa trouvaille, par un passionné qui a décidé de
l'améliorer pour notre plus grand bonheur.
A pluche !
Siam